Dans son ouvrage intitulé «Émile», Jean-Jacques Rousseau nous parlait de cette nature enfantine douce, pacifique, bienveillante, symbiotique … de cette capacité naturelle de l’enfant à s’émerveiller devant le monde et ses beautés. C’est pourquoi éduquer un enfant ne devait consister qu’à laisser se déployer le plus spontanément possible cette propension innée au Beau et au Bien : la société ne devait en aucune façon corrompre cette créature si pure et si authentique. Mais voilà qu’une certaine violence diffuse émane rapidement de la mirifique créature et qu’il a bien fallu reconnaître la dimension destructrice de l’enfant-grandissant : une propension de plus en plus marquée à résoudre par la violence ce qui peut potentiellement trouver d’autres formes de résolution. À mesure qu’évolue l’enfant, son orgueil engendre des masses de violence de plus en plus incisives, destructrices et prédatrices – laissant transparaître la nécessité absolue d’interventions savantes et calibrées et de l’exercice adapté d’une Autorité Transcendante Forte, Puissante, Pénétrante, Formatrice, Modélisante et Compétente.
En somme la créature est très dangereuse et l’histoire nous rappelle jusqu’à quel point l’homme peut facilement se délecter et se complaire dans l’élaboration de systèmes idéologiques et politiques intensément régressifs et répressifs. Le refus de dominer, le respect de la dignité, la recherche de l’égalité, la volonté de partage … ne sont pas des dispositions innées chez la créature et c’est pourquoi c’est souvent dans la douleur, l’ascèse, la rechute, la nécessité et la souffrance qu’ont été péniblement acquises les conquêtes de l’espèce en «humanitude». La volonté de puissance (orgueil), aussi bien individuellement que collectivement, est la chose la plus insistante et la plus virulente chez l’homme – ne laissant aucun doute sur la propension hégémonique de tous les grands empires qui se sont succédés sur la planète jusqu’à aujourd’hui : la Chine ne faisant sûrement pas exception à la règle il va sans dire. La créativité de l’homme, ne l’oublions jamais, est infinie lorsque question de maintenir son semblable dans la servitude et l’esclavage.
Mais l’homme est également une créature animale qui par le biais inusité des processus ontogénétiques qu’il déclenche automatiquement sans l’aide de quelque intentionnalité que ce soit (les processus de la violence et du sacrifice/sacré), s’est élevé progressivement au-dessus de sa condition animale vers cette figure de l’homme moderne séculier qui nous caractérise en propre aujourd’hui : de créature immergée dans ses pulsions et ses instincts à une créature dotée de facultés métaphysiques et métapsychiques [largement] détachées et dégagées de la contingence/nécessité animale et corporelle (raison, spiritualité, amour, morale et valeurs sapientiales, sens du tragique, etc.). En somme si le processus évolutif de l’homme va bien du Matériel à l’Immatériel, la genèse des grands systèmes de conquête et de domination se déploieront sensiblement selon cette même logique des attributs inférieurs aux attributs d’ordre supérieur – des attributs matériels aux attributs immatériels). Surtout dans un système international postmoderne mondialisé comme le nôtre, où la domination militaire directe est devenue quasiment impossible sur de longues périodes – compte tenu de l’équilibre qui existe entre les États, compte tenu du jeu incessant des institutions internationales lourdes comme l’ONU … où la domination politique et idéologique de type Corée du Nord est de plus en plus difficile – les personnes, les images, les idées, les informations infusant de toutes parts et traversant toutes les frontières … où la domination économique directe et forcée est également devenue intenable – imposer à d’autres nations et populations des charges de travail immondes et indignes, imposer son diktat économique sur l’activité d’autres pays et nations, etc. … dans un monde toutefois où la domination économique indirecte et «structurale» peut être réalisée par le biais de processus spécifiques, de mécanismes spécialisés, de pénétration consensuelle, de partenariats consenties et négociés, d’exploitation des failles et des défaillances de ses partenaires, de stratégies industrielles et commerciales de nature soit disant gagnantes/gagnantes, de prêts et même de dons supputant des contreparties aliénantes pour son obligé, etc.
S’immisçant donc dans un autre pays et s’enquérant d’une certaine influence sur ce pays par le biais de manœuvres industrielles, commerciales et financières – mais aussi de manœuvres communicationnelles associant propagande, simulation, publicité, construction factice et contrôle de son image, aide humanitaire, etc. – l’État prométhéen qui poursuit des velléités de conquête et d’hégémonie essaiera tout «naturellement» de remonter progressivement la filière allant du Matériel à l’Immatériel : en élargissant graduellement son emprise économique par toutes sortes de procédés éprouvés ; en commandant les choix fondamentaux du pays dominé en matière de développement économique ; en transformant sa puissance économique en influence politique ; en approfondissant son contrôle politique et idéologique sur ses obligés ; en imposant à la société dominée ses standards et ses normes de fonctionnement ; en investissant la société dominée de ses modèles, de ses modes d’organisation sectoriels, de ses formes institutionnelles, de ses instances culturelles, etc. ; en recouvrant entièrement la société dominée de son modèle global d’organisation et des préceptes ontogénétiques autour desquels s’arc-boutent la société dominante (Dans la réalité des faits et si l’État Prométhéen qui cherche à exercer son pouvoir sur une autre société procède rarement dans l’ordre exact que nous avons dessiné ici, il n’en demeure pas moins que les États les plus puissants, dans le monde d’aujourd’hui, tendent à s’aligner de plus en plus sur le modèle d’intervention ci-proposé).
Essayons de retracer et de comprendre la stratégie Chinoise en Afrique :
En Afrique, les volontés de domination de la Chine vont emprunter une série de chemins complexes et vont s’appuyer sur des vecteurs fiables, opérationnels et performants de pénétration des frontières, des cultures et des consciences. Si la domination métaphysique de type hégémonique que recherche la Chine doit nécessairement évoluer du Matériel à l’Immatériel, du Corps vers l’Esprit, de la résolution/satisfaction des Besoins Primaires vers la satisfaction des Besoins d’Ordre Supérieur, du Sensible vers l’Intelligible … les formes et les vecteurs de pénétration et d’infiltration des pays et des cultures ciblées vont se révéler multiples, stratégiques, adaptées (sur mesure), enrobées idéologiquement, etc. Ces formes et ces vecteurs de pénétration devront tenir compte de l’histoire, du différentiel (réfléchi et compris) des cultures, des points d’arrimage et de rapprochement possibles, des besoins particuliers et des attentes spécifiques des nations approchées, des stratégies les plus performantes sur le plan des systèmes/régimes politiques en place, sur le plan des architectures économiques existantes, sur la plan des lois et règlementations en vigueur, sur la plan des strates, mouvements et fractures sociales qui existent à l’intérieur des nations, sur le plan des idées et des idéologies qui circulent dans les pays concernés …
On peut déjà identifier quelques-uns des vecteurs les plus dynamiques qu’utilise la Chine pour pénétrer au cœur des cultures africaines afin d’accroître son pouvoir et de démultiplier son influence sur le continent :
Le double schème idéologique selon lequel la Chine serait à la fois un pays du «tiers-monde» – donc un pays qui partage le sort et la destinée des pays africains et par ce biais comprend ce que vivent ces pays en tant que nation opprimée, colonisée, spoliée, exploitée et souvent humiliée et méprisée – tout en pouvant parallèlement présenter aux pays africains un modèle de réussite global, convaincant, durable et décisif : un modèle de réussite complet que les pays africains sont invités à imiter en tout ou en partie dans leur longue marche vers une plus grande émancipation.
Sa très grande puissance financière qui lui permet de proposer à des pays africains des prêts importants (à des taux intéressants) en contrepartie d’un droit d’extraction et d’exploitation de la ressource première «naturelle» par des compagnies chinoises spécialisées.
Sa très grande puissance financière qui lui permet également d’envelopper idéologiquement les projets «conjoints» d’exploitation des ressources naturelles proposés … en accompagnant ces mêmes projets industriels de dons offerts au pays hôte (des dispensaires et des hôpitaux, des stades, etc.) ainsi que de la promesse ferme de construire dans le pays un réseau d’infrastructures conséquent censé stimuler le développement économique intérieur (routes, chemins de fer, etc.)
Son approche «a politique» qui permet à la Chine de négocier avec n’importe quel type de régime politique en place – assurant ce dernier, du moins dans un premier temps, de sa parfaite neutralité et de sa non-ingérence totale dans les affaires politiques internes du pays concerné : ce qui fait l’affaire, on l’aura compris, de tous les régimes autoritaires et corrompus de la planète – soit tous ces régimes qui ne risquent pas d’être critiqués par la Chine malgré leur incessante violation des droits de l’homme.
Sa capacité à présenter d’elle (la Chine) une image de pays progressiste, de système politique socialiste,toujours à «gauche», et désireux de construire avec le pays concerné un authentique partenariat d’égal à égal pour un développement économique orienté vers l’édification d’une société meilleure et plus juste. Que toute cette rhétorique soit vraie ou non n’empêche pas ce discours aux allures idéalistes de plaire à plusieurs leaders africains toujours attirés par les thèses révolutionnaires de leurs prédécesseurs : aligner le développement intérieur du pays sur celui du plus vaste pays socialiste dans le monde, un pays dont la réussite par surcroît ne fait plus de doute.
Sa propension «naturelle» à utiliser les diasporas chinoises implantées dans les pays africains comme vecteur de pénétration. Dans la mesure où de telles diasporas existent déjà et sont derechef en affaire dans moultes pays africains, il devient stratégiquement conséquent pour la Chine de faire transiter une part importante de son procès d’implantation en terre africaine par ces commerçants chinois déjà en contact avec des grossistes et des partenaires chinois d’origine – profitant de surcroît de leur connaissance du terrain, de la culture et de la langue locales.
Sa capacité à présenter d’elle (la Chine) une image de pays non seulement pacifique mais de pays éprouvant également une forte empathie pour la souffrance des peuples africains : par l’intermédiaire de sa base militaire à Djibouti, la Chine s’est donnée les moyens de participer activement à presque toutes les missions humanitaires qui se déploient en terre africaine – ce qui renforce considérablement l’image d’une Chine humaine et compassionnelle.Inonder les marchés de plusieurs pays africains de biens courants de consommation que les habitants de ces pays ne peuvent normalement pas s’offrir : comme ce fut le cas avec l’histoire des «smart phone». Par ce biais la Chine cherche à influencer à son profit les populations démunies des pays africains et à préparer le terrain pour la vente et l’installation de ses systèmes/équipements plus lourds de communication et d’informationConforter les gouvernants et les élites souvent corrompues des pays africains dans leur inertie, leur incurie et leur ineptie … en leur faisant miroiter la réalité de structures économiques et d’un niveau d’activité économique qu’ils ne sont jamais parvenus à atteindre par leurs actions et leurs politiques indigènes et endogènes : ce qui permet parallèlement à l’État local et national de s’enrichir, de prendre de l’expansion, d’acquérir plus de puissance – sans compter les retombées en dollars dans les coffres de l’État dont les dirigeants en place gardent jalousement les clés dans leurs poches personnelles.
La présence de la Chine en Afrique n’est donc pas fortuite : la Chine désire ardemment conquérir l’Afrique et c’est toujours du Matériel à l’Immatériel que cherche à se faire cette conquête. On pourrait dégager une sorte de grille ou de d’échelle des degrés dans la conquête des nations et des consciences – en oubliant jamais que les stades auxquels nous référons ici peuvent à certains moments se superposer, se chevaucher, cohabiter … et qu’il ne s’agit jamais d’un accroissement unidimensionnel et linéaire de la domination mais toujours d’un édifice complexe et multidimensionnel qui se construit aux travers des aléas de la conjoncture, de l’histoire, des forces en présence, des essais et des erreurs de la part des protagonistes, des résistances rencontrées chemin faisant, etc. La Conquête de l’Afrique par la Chine n’en suit pas moins un dessin très bien établi et se réclame d’une programmatique au déploiement parfaitement orchestré et réfléchi. De la Haute Direction des organes supérieurs de la gouverne politique chinoise jusqu’aux actions, interventions et initiatives des grandes entreprises et vastes conglomérats industriels chinois – en passant par les commissions stratégiques nationales et les grandes institutions financières toutes plus ou moins liées au Parti Communiste Chinois … la conquête des marchés, des économies, des sociétés et des esprits suit un Plan destiné à s’assimiler en profondeur la «substance noématique du continent et du fait africain».
Dans la mesure toutefois où nous vivons dans un monde où la conquête des nations et des esprits africains ne pourra pas se faire, de la part de la Chine, par la force, par la loi (légalité) ou même par la légitimité directe (élective) … Essayons de mieux comprendre ou encore par quelles voies et quels moyens pourra s’opérer cette pénétration en profondeur des espaces sociaux/culturels africains :
La puissance intégrale :
La puissance intégrale fascine toujours la conscience humaine – toujours traversée par la vulnérabilité et la finitude qui définissent sa nature originelle. L’incroyable puissance physique et métaphysique acquise aujourd’hui par la Chine transperce, irradie et diffuse ses lumières incandescentes au cœur même de toutes les nations de la terre : La Chine occupe désormais sur notre terre une position hégémonique inexpugnable. Cette formidable puissance, économique en premier lieu mais de plus en plus politique et technologique, engendre désormais un véritable «envoûtement» chez ces nations (et ces consciences) africaines dont la plupart ne parviennent pas encore vraiment à émerger (économie émergente) et à s’imposer durablement comme architecture économique solide et durable fondée sur autre chose que l’exploitation des ressources naturelles, quelques productions artisanales même très prisées ou encore le fait de projets industriels soit octroyés par des entités extérieures (États ou Compagnies) soit associés à une première transformation des ressources naturelles disponibles. Une telle puissance fait nécessairement naître du désir, de l’admiration et de la jalousie … et ce sont maintenant sous les feux de l’envie que se développement aujourd’hui les relations entre la Chine et les divers pays africains : une lumière un peu moins scintillante que celle qui émanait jadis des États-Unis mais un faisceau de lumière soutenu et consistant – tout aussi pénétrant que l’ancien faisceau américain et malheureusement souvent plus aveuglant encore que ne l’était l’ancienne phosphorescence étoilée. Quasi impossible d’échapper à l’influence de cette lumière incandescente qui éclaire désormais le ciel en permanence.
La modélisation transcendantale :
La Chine s’impose aujourd’hui, partout dans le monde, comme le modèle qu’il faudrait imiter si l’on parvenir au sommet de la puissance et de la gloire. Mais qui prend modèle s’avoue par définition inférieur au modèle dont il lui faudra reproduire la substance et les formes : risquant ainsi de toujours devoir s’incliner devant ce modèle ontologiquement doté d’une supériorité d’essence. Quoique fasse la Chine aujourd’hui en Afrique, ses actions se présentent nécessairement comme une invitation continuelle, pour les élites africaines, à s’inscrire et à se fondre résolument dans cette gigantesque entreprise de développement accéléré de tous les aspects de ces sociétés. Il n’existerait en effet plus aucune dimension des sociétés africaines qui ne soit bouleversée de fond en comble par l’irrésistible effort/entreprise de développement social et économique qu’induit dorénavant la présence chinoise dans un pays africain : on peut penser à des pays comme le Ghana ou l’Angola où la pénétration (prédation) métaphysique chinoise est si dense, au cœur même de la fibre ontique de ces sociétés, qu’on ne sait plus très bien ce qui resterait de ces sociétés advenant un désinvestissement rapide et une désertion subite de la Chine de ces contrées. Un modèle d’autant plus transcendantal aux yeux des africains qu’il dispose de ressources infinies et qu’il fait descendre de leur pied de stalle les anciennes idoles coloniales (européennes), païennes (communiste) et impériales (américaines) : La Chine non plus comme un modèle «communiste» mais comme le modèle social/productiviste absolu
L’idéologie et la propagande :
Ce n’est certainement pas au plus formidable appareil de propagande qui n’ait jamais existé qu’on va montrer les rudiments de la conquête des esprits et de l’endoctrinement des consciences : le système «Mao» se servait déjà de tous les procédés disponibles afin de se gagner la ferveur des esprits et de s’assurer de la part de millions d’assujettis l’adhésion la plus profonde et la plus décisive qui soit. Mais la structure idéologique de l’ancienne Chine communiste reposait sur des procédés régressifs, répressifs et aliénants totalement mésadaptés aux exigences spécifiques des cultures africaines actuelles : ces vieilles méthodes archaïques et brutales, déjà éprouvées dans des pays comme l’Éthiopie, ne pouvaient que se montrer complètement inopérantes dans les réalités africaines contemporaines. La Chine d’aujourd’hui n’en est pas moins idéologique que celle d’hier, mais il a fallu raffiner les procédés et adapter le procès aux impératifs catégoriques aujourd’hui gravés dans le socle culturel des pays africains.
Le Géant Asiatique, dans cette Afrique mondialisée du 21’siècle, doit, en plus de rayonner et de modéliser : séduire, faire miroiter des paradis artificiels, se tailler une image (idéalisée) sur mesure, faire croire et faire semblant, faire preuve d’empathie quand nécessaire, se présenter dans une posture d’humilité s’il le faut, accorder à ses obligés toute la valeur (symbolique) dont ils se réclament, traiter soit disant d’égal à égal avec ses «partenaires» africains, etc. À la limite, pour la Chine, il ne s’agit pas seulement de montrer (démontrer) l’image d’une gigantesque puissance capable d’une reconnaissance toute hégélienne envers les jeunes nations noires et arabes du continent africain – mais même davantage s’agit-il de faire croire aux pays/nations africaines que la Volonté Authentique de l’Empire Mandarin demeure de contribuer fraternellement au développement social et économique du Continent et ce, dans toute son intégralité et sa plénitude. Aux yeux des dirigeants et des idéologues chinois, les africains doivent avoir à l’esprit, lorsqu’ils pensent «Chine», la schématique génético-programmatique suivante : soit l’histoire d’un pays parti de la pauvreté mais qui a su découvrir les voies la menant vers le bien-être, la puissance et la prospérité … l’histoire d’une nation/modèle au départ «émergente» mais qui a su se hisser par elle-même au rang de superpuissance matérielle et immatérielle … l’histoire d’un pays encroûté dans un développement social et économique improductif et archaïque mais qui a su en quelques décennies accéder aux plus hautes marches du podium sur tous les plans de l’organisation moderne des sociétés : appareil ultra moderne et ultra sophistiqué de production ; intégration performative de la complexité urbaine ; mode de développement et de production pleinement rationalité et instrumentalisé (dans le sens d’une maîtrise autonome des vecteurs de la puissance) ; intégration réussie des consciences au cœur des puissants dispositifs de mise en forme des espaces sociaux ; production d’un bien-être individuel et collectif véritable et fondé … Plus qu’à un symbole de réussite ou un modèle technoscientifique d’organisation sociale, c’est de devenir une Intégrale Transcendantale, une Forme Hiératique Réifiée, une Source Métaphysique d’Inspiration, un Condensé d’Essence Séminale et un Guide Spirituel Global auquel aspire la Chine (par rapport aux populations africaines).
L’argent et la corruption des esprits :
Toutefois et si la Chine entend bien faire usage de tous les outils de la propagande et de l’idéologie, aussi sombres et retors soient-ils, ce nouveau marchand d’illusions connaît parfaitement le pouvoir corrosif de l’argent sur les valeurs ou convictions humaines – les idéologues du Parti sachant depuis toujours jouer sur les penchants, les vices, les faiblesses et les vulnérabilités des individus (de la nature humaine) pour corrompre les mœurs et dissoudre les principes vertueux … par rapport aux pays sur lesquels plane un désir de conquête, par rapport aux pays sur lesquels souffle une volonté d’acquérir de l’ascendance, par rapport aux pays sur lesquels on cherche à exercer de l’influence, par rapport aux pays sur lesquels on ambitionne de contrôler les politiques et les décisions déterminantes.La Chine possède beaucoup d’argent – des avoirs faramineux en espèces trébuchantes qui peuvent toujours servir à faire valoir ses intérêts fondamentaux lorsque nécessaire : pour infléchir directement en sa faveur le sens des politiques nationales adoptées par les gouvernements ;pour acheter de manière immédiate et définitive les équipes dirigeantes en place dans les centres de pouvoir ; pour alimenter des campagnes de publicité et de fabrication positive de son image dans les médias et parmi les élites des pays africains ; pour amener à des considérations plus favorables à ses intérêts les positions de leaders politiques, de mouvements sociaux ou de pouvoirs institutionnels susceptibles de peser dans la destinée des peuples africains ; pour renforcer des mouvements, des forces sociales et politiques ou encore des dispositifs plus ou moins institués susceptibles de faire circuler les idées que l’on désire implanter dans les consciences des peuples ; pour forcer les compagnies nationales et les gouvernances locales et régionales à composer et à négocier avec les sociétés industrielles chinoises ; pour soudoyer les plus hautes autorités politiques africaines afin qu’elles se départissent au profit d’intérêts chinois de pans entiers de leur souveraineté économique … Et si la corruption des esprits via l’usage de pots de vin et de transferts financiers subtilement distribués ne pourra jamais parvenir à assurer une mainmise complète et durable sur toutes les consciences impliquées et tous les processus collectifs visés, il serait naïf de mésestimer la force de pénétration des mécanismes de corruption (par l’argent) utilisés par la Chine dans sa conquête du continent africain : En Angola dans l’industrie énergétique par exemple, en Namibie dans l’industrie des métaux rares comme l’uranium, en Éthiopie dans la création des zones industrielles protégées ou de la construction d’infrastructures stratégiques …
Le contrôle des images et des informations :
S’il est un domaine où la Chine est passée maître en la matière, c’est bien celui du contrôle et de la diffusion des images et des informations : tout comme la Russie et dans une certaine mesure à l’instar de tous les pays le gouvernement chinois se présente comme un expert aussi bien dans le domaine de la construction d’une image positive et favorable de soi que dans le domaine de la désinformation perceptive. L’illusion doit être d’autant plus totale que les visées expansionnistes de la Chine en Afrique s’avèrent elles aussi totales : la seule façon de conquérir un espace social culturellement peu compatible au départ et ce, sans intervention militaire et politique directe, c’est – au-delà de la pénétration économique – de maîtriser l’entièreté des champs médiatiques et communicationnels innervant l’espace social convoité. Car si la conquête de certains pays d’Afrique compatibles idéologiquement avec la dogmatique communiste (retrempée dans une sauce prométhéenne dans sa version chinoise) pourra se faire via justement cette accointance idéologique partagée, la Chine devra déployer de manière performative d’autres formations discursives mieux adaptées au contexte politique et culturel de plusieurs autres pays africains : et donc jouer sur d’autres «imageries» plus aptes à infiltrer les espaces culturels ciblés et à diffuser dans ces mêmes espaces ces imageries mieux qualifiées et mieux calibrées.
Pour conquérir l’Afrique, la Chine s’efforce donc de contrôler toutes les séquences d’images et d’informations appelées à circuler sur le continent africain : aussi bien celles qui émanent de ses propres organes que celles qui seront diffusées sur les territoires convoités. La Chine pourra faire la promotion de sa culture et de sa civilisation par le biais d’une diplomatie standard (rencontres, ambassades, conférences, etc.), par le biais d’une diplomatie plus pénétrante (former en Chine aux frais de cette dernière des cadres africains dans divers domaines d’avenir ; offrir des bourses à des étudiants africains), par le biais d’une diplomatie de prestige (via son réseau d’instituts Confucius implantés dans plusieurs pays africains). Quoi de mieux pour la Chine, afin d’atteindre les objectifs qui sont les siens, que de participer à la construction, à l’installation et au fonctionnement de l’ensemble des grands appareillages et des grands équipements de communication susceptibles de soutenir la circulation des images et des messages dans les divers pays impliqués – ce que cherche évidemment à faire la Chine dans tous les pays où elle s’implante. Si l’idéologie communiste ou socialiste n’a plus la côte, la Chine pourra faire valoir ses traditions millénaristes, ou encore son image d’humble pays du tiers monde récemment extrait des limbes de la pauvreté et de l’ignorance, ou encore son image de pays socialiste évoluant vers la social-démocratie, ou encore son image de vaste nation ingénieuse ayant accédée par elle-même aux stades supérieurs de développement technologique, ou encore l’image d’une réussite collective fondée sur l’effort patient et courageux, le travail bien partagée et bien organisée, la discipline patriotique et l’innovation indigène, ou encore sur le fait d’une détermination sans failles à atteindre malgré le jeu délétère des puissances occidentales les plus haut niveau de développement qui soit … maîtriser l’infusion «en» les espaces culturels africains des conceptions et des perceptions de la Chine que se feront les dirigeants et les élites africaines – construire en terre d’Afrique une véritable Sémiosis Intégrale relativement à l’être de la Chine ; devenir le maître absolu des Schèmes Métaphysiques d’appréhension et d’aperception du phénomène chinois sur le continent africain.
Le transfert des moyens postmodernes et ultramodernes de contrôle et de coercition :
On ne va certainement pas apprendre aux héritiers naturels du Grand Parti Communiste créé par Mao comment imposer sa volonté politique aux masses endoctrinées : il suffit d’adapter les moyens et les procédés légués par l’ancien régime aux réalités culturelles et politiques de l’Afrique d’aujourd’hui. Et ce aussi bien lorsque question d’exercer son contrôle et son influence sur les gouvernements que lorsque question de mettre aux pas les populations africaines – soit d’acquérir pouvoir et autorités sur les masses indigènes. Pour enrôler les populations sous sa bannière, il faut d’abord faire taire les voix discordantes, puis neutraliser les forces (sociales ou syndicales) qui pourraient vous empêcher d’imposer vos façons de faire, puis la Chine cherche à exporter vers les pays africains les modes d’organisation du travail et les formes d’autorité qu’elle pratique chez elle, enfin la Chine tente d’instituer au cœur des espaces politiques ciblés ses propres méthodes de contrôle et de coercition des populations et des travailleurs.
C’est par exemple en faisant valoir aux travailleurs, aux entrepreneurs et aux décideurs africains le très haut niveau d’efficience et d’efficacité atteint sur les chantiers que les compagnies chinoises pourront exiger des travailleurs africains embauchés d’accroître leur productivité et de rejoindre celle des employés chinois importés sur ces mêmes chantiers. C’est par exemple en initiant les travailleurs africains sélectionnés au type de fonctionnement rationnel et d’engagement discipliné habituellement exigé par les entreprises chinoises envers leurs propres employés – que le gouvernement chinois pourra espérer accroître son emprise sur les travailleurs locaux. C’est par exemple en cherchant à faire appliquer dans les pays concernés les méthodes de contrôle utilisées en Chine – en laissant les gouvernants africains adapter ces méthodes au tissu social et culturel national : système de points de démérite pour comportement civil exemplaire ; crédits accordés par les diverses institutions en fonction de la «qualité» des comportements sociaux (entre autres les crédits bancaires accordés en fonctions des bonnes habitudes économiques des individus) ; récompenses offertes aux citoyens vertueux ou aux travailleurs performants ; mises à jour de listes ou de fichiers relativement aux citoyens exerçant des activités anti productives, anti chinoises ou simplement nuisibles aux volontés expansionnistes chinoises ; déploiement dans l’espace social des instruments techniques de la surveillance et de la collecte de données sensibles sur les individus (caméras, données biométriques, reconnaissance faciale, support d’enregistrement ou d’archives des données, système de traitement des data, etc.) ; méthodes cognitives d’éducation, de formation et de recrutement des éléments positifs et performatifs …
L’offre d’un développement économique intégral «clef en main»
La Chine possède également le pouvoir de pénétrer en profondeur les cultures africaines par le seul fait qu’elle peut offrir à des gouvernements et des gouvernants qui n’y sont jamais parvenus quelque chose comme la création ex nihilo d’un nouveau principe de réalité (économique) – le jaillissement au cœur d’une culture de l’inefficience et de l’improductivité d’un nouveau principe de réalité efficient et productif : il n’y a qu’à signer et à accepter de se départir de quelques gisements stratégiques. Un peu comme dans l’aventure post coloniale des «usines clef en main», la Chine semble posséder la faculté étonnante de faire surgir du néant de vastes espaces intégrés de processus productifs rationalisés. La relative anarchie qui règne parfois au sein des cultures et des traditions africaines a souvent paru incompatible avec le fait d’un développement économique à haute productivité technologique et logistique : la Chine est non seulement le pays qui maîtrise sûrement le mieux l’ensemble des architectures productives les plus performantes qui existent dans les différents secteurs d’activité – mais ils sont surtout les seuls à pouvoir rendre opérationnel, rapidement et de manière convaincante, au cœur même des sociétés africaines, les architectures techno-productives en question. Parce qu’elles sont capables d’envoyer sur le terrain et ce, pour de longues périodes de temps, tous les types de compétence, tous les types d’équipes de travail, tous les types d’équipements, tous les types de matériaux … parce qu’elles sont capables de travailler dans toutes les conditions logistiques, naturelles, légales et sociales envisageables … les entreprises chinoises peuvent édifier en un temps record, sur des territoires éloignées et peu accueillants, des cités entières parfaitement fonctionnelles. Ce qui fait l’affaire, n’en doutons pas, de tous ces gouvernements africains qui n’étaient jamais parvenus à obtenir de telles adhésions de la part de leurs citoyens.
Le rapprochement et l’intégration des cultures indigènes avec la culture chinoise :
Contrairement à beaucoup de pays dans le monde, la Chine possède déjà plusieurs diasporas importantes sur le continent africain : divers groupements de personnes d’origine chinoise ayant selon les cas conservés leurs amarres culturelles avec la mère-patrie – ayant selon les cas préservés en terre africaine le patrimoine culturel chinois dont ils avaient hérité – ayant selon les cas accédés à un certain degré d’enracinement dans la culture africaine d’immersion. Ce qui est certain toutefois, c’est que le rayonnement universel de la puissance chinoise et sa volonté manifeste d’étendre la fibre culturelle chinoise aux quatre coins de la planète … a fait jaillir un souffle nouveau au sein des diasporas chinoises relativement à leur implication et leur insertion dans la vie sociale, culturelle, politique et économique des peuples africains. Les velléités expansionnistes très marquées de la Chine, y compris au niveau culturel et social, ont définitivement fait sortir de l’ombre les communautés chinoises vivant sur le sol africain : terminé le retrait stratégique dans lequel se maintenait souvent les membres des communautés chinoises installées sur le continent africain.
Les actions conquérantes de la Chine en Afrique jouent dans tous les sens si l’on considère leur impact sur les diasporas chinoises : une situation de fait qui dans un premier temps a pu redonner aux membres des communautés chinoises leur fierté et leur stimuler leur volonté de faire valoir leur appartenance asiatique ; une situation de fait qui a ouvert pour ces mêmes membres des communautés chinoises des opportunités inédites de rapprochement avec les cultures africaines (instauration d’un centre Confucius, échanges et évènements culturels divers, opportunités économiques élargies, etc.) ; une situation de fait qui a pu inciter des jeunes chinois à s’installer définitivement dans leur pays d’accueil et pour d’autres à faire venir en Afrique certains membres de leur famille ; une situation de fait qui a pu décider certains chinois vivant en Afrique à prendre davantage part à la vie sociale ou la vie politique (carrières restées souvent circonscrites aux élites africaines noires ou arabes) ; une situation de fait qui a permis d’approfondir l’enracinement des chinois dans leur pays d’accueil (par l’apprentissage de la langue locale par exemple) ; une situation de fait qui a pu favoriser des rapprochements personnels jusque-là déclassés socialement (comme des mariages entre chinois et africains) … enfin c’est un tout nouveau champ de possibles qui s’ouvre aujourd’hui pour les diasporas chinoises vivant en Afrique – la Chine étant devenue depuis peu [pour les africains] une nation amie, une culture à découvrir, une civilisation à connaître, un partenaire à part entière, un modèle à suivre et à imiter …
Examinons d’un peu plus près le rôle complexe des diasporas chinoises vivant en Afrique dans la nouvelle stratégie hégémonique mondiale de l’Empire Mandarin
Il n’est pas d’hier, l’histoire nous en informe, que des vagues de migrants chinois se soient installés dans divers pays d’Afrique, formant ce qu’il est maintenant convenu d’appeler les diasporas chinoises du continent africain. Mais la situation s’est radicalement transformée depuis les années 2000 – tout ce qui concerne les mondes chinois en Afrique devenant d’une façon ou d’une autre associé et influencé par l’incroyable montée en puissance de la Chine à l’échelle internationale : pas une dimension de la vie et de l’activité des différentes grappes de population chinoise habitant le sous-continent africain qui ne soit conditionnée et remodelée par l’affirmation implacable et la montée fulgurante de l’empire chinois sur la planète.
Une analyse sociologique plus fine du déploiement de la puissance chinoise en Afrique nous invite à considérer plusieurs ensembles de population chinoise impliquées dans ce déploiement : il y a les chinois de longue date installés dans les grands centres africains, les diasporas, et dont le sort a été considérablement altéré par les nouveaux liens multiformes noués par la Chine avec des partenaires africains privilégiés ; il y a les chinois qui profitant de leurs liens singuliers avec des compagnies ou des grossistes chinois sont allés vivre l’aventure africaine en ouvrant des magasins ou en offrant des services aux populations indigènes locales ; il y a les hordes de travailleurs chinois envoyés sur place par les compagnies nationales chinoises engagés dans des projets économiques de développement, d’exploitation et de production ; il y a enfin toute une série de personnages chinois que l’on ne rencontrait guère dans la vieille Afrique et dont l’arrivée en sol chinois dépend de la richesse et de la diversité des liens existants aujourd’hui entre l’empire mandarin et les cultures chinoises (architecte, étudiant, visiteur, éducateur, consultant, promoteur, etc.).
Et si l’ancrage des communautés chinoises en Afrique ne peut encore être comparée, en termes de lien d’essence, aux liens d’osmose et de symbiose qui caractérisent encore les formes d’attache entre par exemple la France ou l’Angleterre et leurs anciennes colonies respectives, il ne fait aucun doute que cette incrustation de la Chine au cœur de l’Afrique apparaît comme un phénomène qui s’approfondit encore davantage tous les jours : ce qui ouvre pour le Diplomatique Chinois des espaces/temps inédits. Sans compter sur l’irrésistible puissance commerciale de la mère patrie ainsi que sur des élites africaines souvent déçues par des décennies de relations régressives et peu constructives avec les anciennes puissances coloniales d’hier … ce qui laisse la voie libre à une pénétration agressive des marchés autochtones et des espaces publics indigènes. Ce qui permet maintenant à la Chine d’élargir considérablement ses champs d’intervention diplomatique : passant d’une diplomatie commerciale puis industrielle à une diplomatie politique et stratégique … et même à une diplomatie de «convergence ontologique».
Si l’être du diplomatique chinois ne permettait guère une relation ontologique forte avec les pays africains …la chine travaille la dessus avec les diasporas
En somme il faut définitivement rejeter le modèle d’analyse d’inspiration trop séculière/matérialiste et trop économique/politique que l’on nous propose habituellement : si la Chine cherche effectivement à conquérir économiquement le Continent africain, puis à transformer en pouvoir politique l’inexpugnable ascendance économique qu’elle est en train d’acquérir en terre africaine … ce n’est jamais sur le plan matériel, en définitive, que se jouent les enjeux les plus déterminants entre Peuples et Nations. L’économique et le politique sont en définitive des enjeux provisoires et transitoires, des conquêtes qui pour posséder leur finalité propre et leur consistance propre … demeurent toujours des enjeux secondaires relativement aux enjeux immatériels, invisibles et métaphysiques qui eux n’ont réellement pas de prix et transcendent toute considération d’ordre économique ou politique. La Chine désire devenir le Modèle Intégral, la Référence Absolue, la Puissance Hiératique … la Chine veut devenir le Pays Parfait que tous les autres admirent ; le Système Universel devant lequel tous les autres s’inclinent ; le Guide Suprême qui oriente la marche du monde.
Aspirations d’ordre à proprement parler «ontologique» que la Chine ne peut pas réaliser directement : la conquête des corps et des esprits ne saurait se faire qu’en suivant toutes les étapes d’une remontée vers l’invisible et l’immatériel qui impliquent, pour chaque nouveau saut quantique, des conquêtes victorieuses aux étages inférieures :
Acquérir une puissance commerciale dominante dans le pays ciblé (commerce de marchandise, prises de part déterminantes dans les marchés, etc.)Accompagner cette pénétration économique d’une diplomatie affairiste et mondaine (accroître les échanges, développer une reconnaissance mutuelle, etc.)
Approfondir cette ascendance commerciale et financière afin de contrôler tous les leviers et les déterminants «sensibles» de l’économie ciblée (usines-ateliers, chaînes de montages, savoirs-faires productifs à très haute valeur ajoutée, etc.)
Transformer cette mainmise économique en pouvoir politique et en influence globale sur la société ciblée (infléchir à son avantage les grandes orientations et décisions politiques du pays)
S’implanter durablement sur plusieurs autres plans significatifs de la société ciblée – culturel, organisationnel, stratégique, communicationnel (services professionnels «sensibles», institutions financières, systèmes lourds de communication, etc.)
Devenir, pour la société ciblée, la puissance de référence au niveau des standards, des normes, des formes organisationnelles, des modèles de fonctionnement (modèle d’organisation du travail, modèle d’autorité et de commandement, modèle d’organisation de la vie sociale, modèle de consommation, etc.)
Assurer l’arrimage des populations indigènes avec les diasporas locales (souvent des commerçants) et les travailleurs chinois (cadres, ingénieurs, administrateurs, ouvriers spécialisés, représentants des grandes firmes chinoises, etc.) transplantés dans le pays ciblé
Devenir le maître absolu quant à la diffusion des images, des informations, des schèmes de conception/perception, des idéogrammes et des idéologies, des modèles d’être et d’expression, des croyances … susceptibles non seulement de circuler librement sur le territoire du pays ciblé mais également d’être valorisés et enseignés
Acquérir un contrôle décisif sur tous les leviers stratégiques du pouvoir de l’État (systèmes d’armement, instruments de communication, organes d’information et de sécurité, institutions financières, etc.)
Devenir la Civilisation de Référence, le Modèle Absolu d’Organisation de la Vie Collective, le Système Intégral de Société … Devenir le seul Modèle Fondamental d’Organisation de la Société profondément intériorisé par toutes les consciences participantes.
Qui pourra arrêter les volontés hégémoniques de la Chine ?