Aller au contenu

Le Diplomatique et la violence

Avertissement

Quand on évolue dans le domaine des sciences humaines, depuis quelques décennies déjà, on sait pertinemment qu’il doit toujours exister, dans l’utilisation des recherches effectuées par les membres actifs de la communauté intellectuelle, une attitude éthique très marquée. En effet les différents documents que nous acceptons de diffuser sur diverses plateformes se voient malheureusement exposés aux manipulations les plus diverses, mais pas nécessairement les plus nobles : c’est pourquoi il nous apparaît nécessaire de rappeler aux utilisateurs potentiels de mes documents et recherches (ouvrages, articles, recherches disciplinaires, réflexions, essais, etc.) de faire part d’une véritable exigence morale dans l’utilisation de ces documents, quelle que soit par ailleurs le cadre formel ou non dans lequel sont effectivement utilisés ces documents. La personne qui utilise de tels documents doit absolument respecter les droits d’auteur, citer ses sources lorsque nécessaire, éviter le plagiat et ne jamais déformer le sens ni l’essence des écrits référés. Un droit de référer qui, toujours, devra se faire avec respect, discernement, intégrité et diligence.

 
 

 

 

Les civilisations païennes, on le sait, reposaient sur le phénomène du bouc émissaire et le processus de la violence sacrificielle (la violence et le sacré). Les civilisations antiques, monarchiques et traditionnelles (pré séculières) trouvaient leur point d’équilibre autour d’une riche variété de formes semi-sacrificielles assurant la transmutation de la violence originelle en structure institutionnelle transcendante (royauté), en figure spirituelle hiératique (guide religieux), en système social intégral constitutif sur la personne (classes, castes, etc.), en conformations culturelles exutoires (jeux, carnavals, foires, etc.) … Les civilisations modernes et séculières, finalement, s’organisent autour d’une double structure dynamique (principe anti-sacrificiel – principe sacrificiel ou demi-sacrificiel) ceinturé par une puissante armature institutionnelle, une doublure ontologique hiératique, un État souverain exerçant une «domination légale-rationnelle» sur l’ensemble des consciences et du territoire. Toutefois cette même modernité séculière ne pouvait se perpétuer sans l’existence d’un système interactif intégré de nations prométhéennes et souveraines rivalisant de toutes leurs forces pour la suprématie mondiale dans tous les domaines : soit le système mondialisé contemporain des États-Nations dans lequel nous évoluons aujourd’hui.

          Le défi premier de toute civilisation, la nôtre compris (la grande civilisation séculière universelle actuelle), étant de s’assurer d’une gestion minimalement efficiente de la violence humaine originelle– aussi bien à l’intérieur des États-Nations qu’entre les États-Nations eux-mêmes, on ne peut que réitérer l’importance fondamentale du phénomène diplomatique dans l’effort global de contenance, de résorption et de maîtrise de la violence primitive circulant entre les diverses entités ethniques, entre les États constitués, entre les nations souveraines peuplant la surface de la terre . Et cette gestion efficace de la violence fondatrice s’avère d’autant plus impérieuse dans notre monde d’immanence-séculière qu’il s’agit désormais a) d’un système mondialisé intégré b) d’un monde séculier délesté pour l’essentiel des protections religieuses qui l’habitaient encore il y a quelques décennies c) d’un monde plus que profane et qui recherche avidement de nouvelles façons (païennes) d’expurger son trop plein de violence endogène  d) d’un monde qui sécrète de manière catégorique les moyens aussi bien techniques que sociaux de sa propre destruction.

          Dans ce monde forcé d’absorber de plus en plus de violence (violence interpersonnelle, violence technologique, violence institutionnelle, violence politique et militaire, etc.)  il ne fait aucun doute que le Diplomatique, dans son sens ontologique plein, peut devenir (redevenir) une des formes les plus performatives qui soient de contrôle, de résorption,  de transmutation de masses critiques de violence sauvage/ primitive susceptibles de déstabiliser,  de détruire individus, groupes ethniques, populations vulnérables et mêmes nations entières. Entre États-Nations souverains bien sûr, mais également entre groupes ethniques constitutifs des divers États-Nations souverains, le Diplomatique possède la puissance ontogénétique non seulement d’endiguer et de maîtriser la violence endémique, mais également la puissance ontogénétique d’exorciser la violence originelle et même d’assurer la transmutation de la violence environnante en «substance organique d’humanité».

          Dans les premiers stades d’interaction entre les États-Nations fraîchement constitués, on envoyait un émissaire afin de résoudre une situation problématique et conflictuelle – un émissaire qui n’était plus destiné à devenir un bouc émissaire : son envoi, au contraire, devait désamorcer les processus antérieurs de violence déclenchés et ouvrir l’espace d’un dialogue pacifique entre belligérants.

           Depuis la deuxième grande guerre surtout, il s’est davantage agi d’installer un réseau permanent d’ambassades afin de garantir un lien constructif constant entre les États-Nations concernés : le Diplomatique accédait ainsi à un stade supérieur d’efficience en instaurant un lien génératif positif permanent entre États-Nations – un circuit génératif dynamique assurant le développement harmonieux des relations multiformes existantes entre nations. Ce dernier stade d’expression du Diplomatique a prouvé toutes ses vertus et il demeure encore aujourd’hui une des deux grandes formes dominantes d’exercice du Diplomatique dans le monde.

          Puis le Diplomatique s’est peu à peu enrichi et opacifié d’un troisième stade de «densification organique du principe de réalité diplomatique» via la construction en profondeur d’institutions internationales capables et destinées à garantir la bonne marche du monde : des institutions à vocation universaliste (ONU, OMC, OMS, etc.) programmées pour encadrer, réguler et légaliser des faisceaux massifs de relations régulières entre États-Nations impliquées. Il va s’en dire qu’on ne saurait évaluer l’incroyable pouvoir de ces nouvelles architectoniques diplomatiques à dissoudre à la source même des quantum infinis de violence potentielle – l’intégration des États-Nations puis bientôt l’acceptation générale par ces mêmes États-Nations … des principes et des règles édictés par ces montages institutionnels internationaux garantissant une sorte de dissuasion primitive perpétuelle quant à la genèse des formes probables de violence associés aux champs d’activité touchés par ces montages supra institutionnels (La Convention du Droit de la mer assure une dissuasion permanente des conflits potentiels – mais les tensions actuelles entre la Turquie et la Grèce, entre la Turquie et plusieurs pays du pourtour méditerranéen – nous font voir les limites de ces architectures institutionnelles mondialisées). Toutefois le conflit Turquie-Grèce ne doit pas nous faire oublier la puissance performative incroyable du Diplomatique/Densitaire/Méta-institutionnel (Convention du Droit de la Mer et ONU) en tant qu’instance de troisième niveau de maîtrise, d’absorption et de transsubstantiation de la violence originelle.

          Alors profitons un instant du dossier Turquie-Grèce a) pour mieux comprendre et faire valoir ce que le déploiement du Diplomatique-Structurel-Institutionnel a été capabled’atteindre comme niveau de performance jusqu’à maintenant – dans la régulation et la résorption de la violence endémique entre protagonistes et b) pour mieux comprendre et faire valoir ce que le déploiement plénier et achevé du DiplomatiqueOnto-Structurel pourrait potentiellement atteindre comme niveau de performance – toujours dans la résolution des conflits ainsi que dans la régulation et la résorption de la violence originelle relativement aux antagonismes entre États-Nations :

 

          Les velléités expansionnistes de la Turquie sur plusieurs fronts se sont exprimés avec beaucoup d’insistance depuis quelques années, propulsées comme on le sait par des dirigeants autocratiques et un régime de plus en plus «formaté» pour la conquête d’espaces, de marchés, de reconnaissance, de puissance … Toutes ces expressions de la volonté de puissance Turque ont fait monter dangereusement les tensions dans la région du pourtour méditerranéen et même au-delà – la violence infusant de toutes parts au travers des différentes initiatives turques cherchant à marquer les velléités expansionnistes de l’ancien empire ottoman. Toutefois et aussi virulentes que furent les actions conquérantes turques dans la région, toutes sans exception avaient déjà subi l’effet dissuasif opéré par les impressionnants montages méta-institutionnels universels qui existent à l’heure actuelle : toutes sans exception avaient déjà subi la pression dissuasive qu’induit à l’échelle planétaire la présence des constructions transnationales imposant leur présence et leur code de conduite à tous les États-Nations enchâssés. 

          La Turquie avait pourtant tout fait, via toutes sortes de manœuvres bien dosées, pour écarter momentanément du chemin la présence et le positionnement des super puissances (la Russie et les États-Unis surtout). Elle croyait ainsi avoir beau jeu en Libye et en méditerranée orientale surtout (en territoire grec officiellement) : son objectif étant évidemment de s’approprier de facto une mainmise de plus en plus irréversible sur les ressources énergétiques qu’elle convoitait. Mais la réalité de l’architectonique institutionnelle internationale est beaucoup plus dense et sinueuse que les apparences ne semblent le montrer et la Turquie allait bientôt se retrouver dans une impasse diplomatique beaucoup plus contraignante qu’elle ne l’imaginait au départ : la Turquie dut vite s’apercevoir qu’elle ne pouvait pas ne pas tenir compte de la Convention du Droit de la Mer dans le différend qui l’opposait à la Grèce, qu’elle ne pouvait pas continuer à s’appuyer sur un gouvernement libyen soit disant «reconnu par la communauté internationale» tout en infléchissant dans un sens de plus en plus illégitime les actions de ce même gouvernement (le rendant par le fait même de moins en moins légitime aux yeux de cette même communauté internationale), qu’elle ne pouvait pas signer des accords énergétiques avec la Lybie qui posséderaient quelque solidité et légitimité sans que ces mêmes accords aient été reconnus et certifiés par les méta-institutions internationales existantes (car d’autres pays pouvaient sur le champ signer de tels accords – ce qui fut le cas entre la Grèce et l’Égypte par exemple), qu’elle ne pouvait pas non plus se soustraire aux impératifs diplomatiques sécrétés par ces autres vastes constructions collectives que représentent l’OTAN ou la Communauté Européenne.

          Il y a donc l’effet dissuasif de toutes ces constructions internationales supra nationales dont on ne saura jamais exactement jusqu’à quel point elles imposèrent un frein aux transferts intentionnels de violence dont fit preuve la Turquie dans ses interventions et ses démonstrations de force dans la région – des initiatives à chaque fois pondérées par la lourde présence des artefacts méta institutionnels universels exerçant leur influence invisible et immatérielle dans la région. Et puis, pour chacune des initiatives turques dans la région, il y a eu le calcul stratégique complexe des bénéfices, des chances de réussite et du potentiel d’atteinte des objectifs fixés … un calcul très serré et très réfléchi cherchant toujours à minimiser les impacts régressifs pour la Turquie et à maximiser les impacts positifs (dans la perspective turque) mais qui pour se faire ne pouvait se soustraire aux impératifs lourds émanés des instances supra nationales et méta étatiques impliquées dans le dossier. En somme les complexes méta institutionnels présents ne cessèrent jamais d’imposer leur loi et de restreindre de mille et une façons les niveaux de violence «possibles et acceptables» pour un pays pourtant fermement décidé à prendre de l’expansion régionale et territoriale. Tant mieux dans la mesure où ces multiples faisceaux de médiations diplomatiques finirent que par faire baisser passablement les tensions dans la région tout en diminuant significativement les possibilités d’usage de la violence directe sur tous les fronts.

          En somme, on pourrait dire que les actions de la Turquie s’étaient déjàalignées – actions et décisions qui avaient déjà «internalisées» les impératifs diplomatiques intégrés dans les institutions supra nationales –  sur l’ordre global actuel des choses avant même que le président Erdogan ne déclenche ses opérations d’expansion et de conquête face à la Grèce et à la Lybie par exemple. Évidemment qu’il ne s’agissait pas d’un alignement parfait et intégral– puisque la Turquie ne pouvait pas escompter élargir les prérogatives de sa puissance sans bousculer d’une manière ou d’une autre la stabilité de l’Ordre Institutionnel International : envoi de cargaisons d’armes en Lybie, signature avec ce dernier pays d’un accord énergétique remodelant les corridors commerciaux en mer méditerranée, déclenchement d’une phase d’exploration pétrolière dans les eaux internationales grecques, volonté de redéfinition du plateau continental turc, etc. Mais toutes ces ruptures avec l’ordre actuel des choses inscrites dans le comportement turc, aussi spectaculaires pussent-elles apparaître, ne doivent jamais nous faire oublier tout ce que le carcan méta institutionnel du système international avait déjà fixé comme paramètres, comme balises et comme champs de possibles … relativement aux décisions d’action des dirigeants turcs : limiter la violence utilisée ; justifier ses transferts d’armes à la Lybie en les fondant sur la reconnaissance officielle octroyée par la communauté internationale au gouvernement libyen en place ; tenter de se positionner, face à la France, du côté de la légitimité internationale ; se fonder sur les outils de la Convention du droit de la mer afin de délimiter les contours du corridor énergétique créé avec la Lybie ; affirmer la nécessité pour son pays de répondre à ses besoins énergétiques fondamentaux ; s’appuyer sur les concepts onusiens (Convention du droit de la mer) quant au redécoupage du plateau continental turc ; faire valoir sa sécurité militaire stratégique dans le départage des îles et des eaux que tracent sa frontière maritime …






Il en est ainsi de l’Ordre Mondial International dans lequel nous vivons …

 

          Toute une série d’instances très puissantes qui ont permis au fil des décennies d’élargir substantiellement le champ d’action et la puissance performative de l’Être (collectif) du Diplomatique : des montages méta institutionnels supra nationaux et qui assurent à l’échelle planétaire une diplomatie vivante en continue. Un Être du Diplomatique qui s’est peu à peu complexifié en s’assimilant une part de plus en plus probante du principe global de réalité tout en s’incarnant dans des montages de forme et de nature de plus en plus diversifiés : des accords, des conventions, des cadres légaux, des organismes réglementaires, des organes de régulation, des mécanismes reconnus et éprouvés, etc.

          Le Diplomatique, en effet, possède cette faculté étrange non seulement d’exister en son être propre mais également de se métamorphoser en des formes dérivées via lesquelles il continue de circuler et de produire ses effets. L’élasticité ontologique du Diplomatique lui permet de continuer à exister au travers de formes qui ne lui sont pas «naturelles à prime abord» : il possède la faculté extraordinaire d’innerver des formes «incarnées» pour lui «artificielles» mais au travers desquelles la substance du Diplomatique continue de produire ses effets réducteurs de violence sur le Réel. On pourrait multiplier à l’infini les exemples de ces montages diplomatiques parfois bizarres, originaux et éclectiques – mais qui ont su chacun dans leur contexte spécifique enclencher des processus d’implosion et d’atténuation de cette violence«trop humaine» en train d’envahir et de dominer les consciences engagées. À mesure que le Diplomatique s’assimile une part plus importante du Réel-Relationnel entre Acteurs et entre États, le Diplomatique subit progressivement toute une série de mutations ontogénétiques qui s’incarnent, se matérialisent et se réalisent via la genèse de formes diplomatiques d’essence et de nature nouvelles et inédites : pensons simplement à tous les outils ayant été mis en place depuis la deuxième grande guerre afin d’appuyer et d’accompagner le développement économique partout sur la planète – FMI, BM, CNUCED, etc. On est finirait pas d’écrire la liste des accords de cessez-le-feu, des accords de paix, des processus de médiation consentie (par les parties en conflit) et certifié par le biais d’une instance transnationale et transcendante indépendante (ONU par exemple), des traités d’amitié, des accords d’échange de marchandises et des traités de libre-échange (et l’intégration graduelle de ces mêmes traités dans des mécanises généraux neutres et indépendants de régulation (OMC), des accords globaux de coopération et d’échange, des traités portant sur la sécurité commune et partagée, des conventions portant sur des problématiques ciblées comme le droit des réfugiés, le droit de la mer, les transferts de technologie sensibles, les mines anti personnelles, les changements climatiques et la protection de la biodiversité, les crises humanitaires ou climatiques…

          On pourrait également penser à la création de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique – sorte d’instance jouant continuellement les médiateurs entre par exemple l’Iran et le groupe des six (les six pays signataires de l’accord sur le nucléaire iranien) : un accord que l’on cherche à tout prix à conserver puisqu’il permet l’opacification d’un lien supposé d’authenticité et de transparence entre les parties impliquées. Le monde réussira-t-il à domestiquer le régime quelque peu Satanique des Ayatollahs ? Mais on peut penser également au conflit ukrainien, un autre conflit dont on ne voit pas très bien l’issue mais qui attend encore les quelques trésors d’imagination diplomatique capables de faire avancer les deux parties vers plus de paix et de coopération : comme peut-être la création dans le Dombasse d’une petite Suisse Russo-Ukrainienne – un espace politique géré en commun et qui par sa richesse et son opulence allumerait la convoitise du monde entier. On pourrait penser également au sempiternel dossier Nord-Coréen, ce dernier état stalinien si prompt à provoquer et menacer le monde du feu nucléaire – ce fatidique bon vieux message à tous ceux qui voudraient transformer le régime de Kim El Sung en formation politique démocratique : ne serait-il pas venu le temps d’essayer de nouvelles stratégies dans ce dossier, comme par exemple une nouvelle forme d’intégration culturelle avancée (mais calibrée) de ce pays dans le giron civilisationnel occidental. On se souvient également du «blocus» américain lors de la crise des missiles à Cuba, une extraordinaire marque de créativité diplomatique ayant grandement participé à la résolution pacifique de cette véritable catastrophe politico-militaire : il faudrait également analyser le rôle de «l’embargo» américain sur Cuba, une manifestation bâtarde et dénaturée du Diplomatique – une forme défensive et régressive qui ne limite la violence qu’au prix d’une neutralisation passive et destructive des rapports potentiels de coopération. Une stratégie peu payante et qui a fait son temps – une stratégie qu’il faudrait un jour revisiter !

          Finalement le cas de Julian Assange et de Wikileaks représente pour l’Analytique Diplomatique un cas d’espèce très rare et qui continue encore aujourd’hui d’enrichir les termes de l’analyse. Quand le Diplomatique sombre dans le tragi-comique et devient un mauvais feuilleton politique et judiciaire. Le cas Assange est très instructif pour le diplomate car il permet de bien se remémorer toutes les connaissances qu’il est censé avoir acquises au cours de sa formation : les fondations anthropologiques et politiques du diplomatique, les grands vecteurs directeurs autour desquels s’articule le Réel diplomatique, l’extension du diplomatique et sa métamorphose en formes performatives spécifiques, les acquis historiques du phénomène diplomatique, les principes qui gouvernent le Diplomatique. Le cas Assange devient une sorte «d’opérateur d’induction» venant analyser en retour les limites réelles du Diplomatique, les rapports de force réels qui fondent la pratique diplomatique et en délimitent à chaque fois le domaine d’exercice, la fragilité des organismes officiels qui s’articulent autour du réel diplomatique, la logique des pouvoirs qui travaillent à baliser le champ d’influence du diplomatique … Le statut légal et politique des ambassades ou les ambassades qui se prennent pour des hôtels ; la prégnance symbolique du statut d’ambassade et les freins que cette prégnance impose à certaines formes de violence (arrestations, prises d’otages, etc.) ; le droit à l’information pour les populations versus la sécurité nationale des États ; les liens multidimensionnels entre espace/temps diplomatique et systèmes judiciaires nationaux/internationaux (passer par la Suède et de supposés délits sexuels pour extrader Assange vers les États-Unis, ça ne manque pas d’ironie) … on n’en finirait pas d’analyser les enseignements et les ramifications du dossier Wikileaks.

          Mais le Diplomatique a-t-il pour autant donné tous ses fruits et révélé toutes ses potentialités ? Nous pensons évidemment que non. Nous croyons que deux nouveaux sauts qualitatifs dans la réalisation intégrale de l’Être du Diplomatique -deux nouveaux stades performatifs d’implantation du Diplomatique-Densitaire, pourraient venir compléter l’architectonique internationale que l’humanité possède à ce jour pour diminuer et réguler la violence primitive qui la hante toujours : un stade plus achevé et plus avancé sur lequel nous allons nous attarder davantage et enfin le stade suprême d’exercice en acte du Diplomatique auquel l’humanité n’a pas encore accès et qui se confond avec la résolution harmonieuse en continue des conflits et antagonismes.



          Ce qu’il serait souhaitable d’atteindre ou encore le saut qualitatif qu’il faudrait arriver à réaliser au niveau global, c’est de mettre au monde et d’engendrer un Noyau Métaphysique ou encore un Condensé Diplomatique de Vaste Puissance Ontologique capable d’infléchir en permanence et dans un sens orienté toutes les actions de tous les acteurs internationaux – y compris les plus puissants : ce qui revient évidemment à dire qu’il faudrait accéder à un stade supérieur de coopération intégrée et d’amitié authentique entre les États, les Nations, les Groupes Ethniques, etc.. Pour le moment le système international sur lequel reposent nos interventions diplomatiques s’appuie encore beaucoup trop sur la Force et les Rapports de force (rapports de force militaire, politique, institutionnel, financier, etc.), sur la Bonne Volonté et les Actions atomisées des États-Nations engagés, sur les Intérêts directs et indirects des États, des Nations et des Forces économiques intégrées au cœur de ces nations, sur la Froide Concurrence face à tout ce qui sort du périmètre culturel et idéologique immédiat de chacun des États-Nations, sur l’Intense Rivalité (balisée) entre toutes les forces, toutes les instances et tous les acteurs impliqués dans la mondialisation, sur l’Égoïsme des individus, des Nations et des États engagés dans l’aventure collective. Des Forces, des Volontés, des Intérêts et des Passions qui l’emportent sur notre détermination et notre volonté à partager, à coopérer, à créer des instances et des mécanismes capables de nous protéger contre la violence, à agréger nos intérêts respectifs, à élaborer des solutions bénéfiques pour tous, etc.

           Aussi pour accéder à un stade supérieur de coopération diplomatique véritable et authentiqueou encore pour permettre à l’humanité de faire un bond qualitatif majeur, définitif et irréversible – pour faire évoluer l’humanité vers l’Achèvement et la Réalisation de l’Être Global et Intégral du Diplomatique il faudrait :

  • Faire sauter de manière significative le verrou de la souveraineté étatique : travailler à dissoudre le principe actif de la souveraineté de l’État
  • Fonder une agence mondiale (indépendante) créatrice de gigantesques projets durables de développement intégrant un nombre impressionnant de pays et de nations
  • Créer une nouvelle banque et une nouvelle monnaie universelle : la monnaie équitable. Une monnaie dont la valeur reposerait sur la valeur humaine des facteurs de production
  • Dissoudre le principe de l’État afin de faire renaître diverses formes de relations onto-fusionnelles

 

Faire sauter le verrou de la souveraineté étatique

          L’humanité ne parviendra pas à accéder à un stade supérieur de réalisation de l’Être du Diplomatique ou encore l’humanité ne parviendra jamais à se doter d’instruments [diplomatiques] plus performants dans la résolution des conflits entre États si elle ne trouve pas les moyens d’amorcer un processus durable de dissolution de la souveraineté de l’État : et pas seulement pour les États dysfonctionnels ou «insuffisants» mais pour tous les États dans le monde. C’est le principe même de la souveraineté de l’État qui doit être remis en question (même de manière graduelle et calibrée) afin que des solidarités organiques nouvelles puissent émerger entre populations, entre groupes ethniques, entre nations. La Raison d’État et le principe de la Souveraineté Absolue de l’État Séculier sont des déterminants fondamentaux de la modernité politique qui ont su démontrer leur pertinence – mais ce sont des facteurs constitutifs de notre monde qui nous empêchent aujourd’hui d’accéder à un degré supérieur de fusion ontologique entre populations, groupes ethniques et nations. Chaque État représente une frontière étanche ; chaque État cherche à marquer ses différences avec l’État voisin ; chaque État contrôle de multiples façons les liens qui unissent les consciences intérieures et les consciences vivant à l’extérieur du territoire ; chaque État construit et favorise des liens organiques forts essentiellement entre citoyens «naturalisés» ; chaque État tend à tisser et à renforcer des liens onto-sympathiques entre les individus qui habitent le territoire national. 

          Le principe de la souveraineté de l’État s’est tellement pétrifié, fossilisé et absolutisé qu’il semble devenu impossible de dissoudre cette armature de plomb : si une certaine armature de souveraineté a su prouver ses effets bénéfiques à une certaine époque, cette sorte de ceinture de fer ou de carcan d’acier qui quadrille la surface de la terre induit aujourd’hui des effets pervers relativement à la faculté pour l’humanité d’accéder à davantage de plénitude quant à la Réalisation de l’Être Intégral du Diplomatique. Dissoudre les frontières glacées de la souveraineté afin d’assurer davantage de circulation entre individus et populations, afin de laisser se (re) solidifier les liens primitifs entre groupes ethniques séparés par des frontières étatiques (et il y en a beaucoup), afin de laisser se reconstituer des entités culturelles traversant plusieurs frontières étatiques …

          Un début de dissolution du principe de souveraineté (de l’État) pourrait permettre à des pays comme Haïti et à des nations comme la nation haïtienne de se fondre davantage dans des ensembles culturels et politiques mieux construits politiquement ainsi que plus stables socialement et institutionnellement – bénéficiant en retour de ces atouts constitutifs pour asseoir sa propre stabilité sociale et politique. Si le peuple haïtien pouvait accéder à des stages d’immersion intenses dans des cultures politiques plus matures et des dispositifs institutionnels denses et performants, il pourrait rapidement acquérir les vertus civiques et le niveau d’organisation matérielle qui lui manquent et arriver ainsi à participer activement à la création d’ensembles culturels et politiques plus vastes et plus harmonieux encore : s’abreuver des ressources métaphysiques de ses «obligés» afin de mieux participer à la réalisation plénière de l’Être Intégral du Diplomatique.

 

Fonder une Agence Mondiale (indépendante) de développement durable

          Repenser radicalement ce que nous entendons par «développement» et par «développement économique» pourrait à coup sûr représenter une dimension significative relativement à la réalisation intégrale de l’être du Diplomatique dans la mesure où beaucoup des conflits existants naissent des conséquences délétères d’une logique implacable du développement économique avec laquelle il nous semble aujourd’hui impossible de rompre. Tout développement et toute croissance économique transitent désormais par des schèmes génératifs si puissants qu’ils engendrent chez tous les protagonistes engagés des automatismes aveugles stupéfiants : unité de production autonome (usine), productivité technologique infinie, intégration rationnelle et logistique des fonctions de production, etc. – soit une conception unidimensionnelle du développement et du développement économique. 

 

          Il faudrait définitivement rompre avec cette vision unidimensionnelle et prédatrice du développement humain et économique et par le biais d’une Agence Mondiale de Développement «soft et calibré» : créer et expérimenter sous supervision de cette Agence Certifiée une multitude de projets inédits de développement durable se situant au-delà de cette conception techno-instrumentale prométhéenne implacable du développement économique– soit élaborer des projets très contraignants quant à l’utilisation intensive de la main d’œuvre, des ressources naturelles, de la technologie, etc. La construction actuelle du monde que nous avons peu à peu échafaudé, avec ce jeu des prêts et des endettements, ce jeu d’un capitalisme financier offshore et de masses de capitaux «flottants ou souverains», ce jeu de la production et de la productivité à l’infini sans termes assignables et sans finalités sociales, ce jeu de la  concurrence toujours plus intense sur les marchés et d’ouverture [libérale] de ces mêmes marchés, ce jeu de la productivité technologique toujours plus insistance et dévoreuse de ressources rares (ressources humaines, ressources naturelles, ressources éducatives, etc.) – cette construction de civilisation gigantesque et titanesque, dominé et dirigé par les facteurs technologique et militaire, nous a entraîné dans une impasse régressive démoniaque face à laquelle nous devons systématiquement nous dresser et nous insurger.

          Car cette logique du développement économique augmente substantiellement les niveaux de violence latente partout sur la planète tout en propulsant les conflits politiques et diplomatiques entre les États impliqués : l’expansionnisme turc en mer méditerranée et les menaces qu’il fait peser sur la paix dans la région relèvent évidemment de cette détermination conquérante à s’approprier les ressources fossiles dont demeure si friande notre Forme Actuelle de développement économique. On en finirait pas d’énumérer les conflits et les tensions directement issues des besoins immodérés en ressources naturelles – besoins qui ne sont réels que dans une certaine logique du développement économique, dans une certaine forme de développement économique propulsé par les États Souverains Régaliens dressés les uns contre les autres, dans une certaine forme de développement économique techno-instrumentalisée, dans une certaine forme de développement économique destinée à servir les intérêts des populations nationales enchâssées dans ces États souverains monstres, dans une certaine forme de développement économique mis en œuvre par des opérateurs nationaux prédateurs et presque totalement dégagés de toute contrainte sociale … Tant de violences associées à cette Schématique Prométhéenne Universelle du Développement Économique qui nous gouverne tous désormais.

 

Créer une nouvelle banque et une nouvelle monnaie universelle :     la monnaie équitable

          Lorsque question des banques et de la monnaie, notre monde fait encore preuve d’une immaturité coupable : il serait temps de commencer à battre en brèche ce système international des monnaies qui pour s’être construit uniquement sur des rapports de force et des attributions (contributions) politiques, ne sert en rien le bien-être des populations et même des nations désignées. Le système des monnaies (et des différentes catégories de banques sur lesquelles elles s’appuient) et le système financier international, si intimement imbriqués l’un dans l’autre, demeurent aujourd’hui fondés sur les facteurs et les déterminants les plus décisifs se situant à la genèse de notre monde – soit les facteurs de la puissance militaire directe, de la puissance productive globale, de la puissance technologique …

          Ce sont ces déterminants historiques de la Puissance qui se situent au principe de la valeur et de la reconnaissance des monnaies – la monnaie américaine suivi par les monnaies allemandes et japonaises après la deuxième grande guerre ; la monnaie russe protégée par un empire fragile économiquement mais puissant militairement ; la monnaie anglaise qui a su préserver par des manœuvres politiques et son prestige symbolique sa valeur de référence ; la monnaie européenne ensuite qui s’impose malgré les fluctuations et les comparaisons «impossibles» qu’elle induit entre les économiques européennes ; la monnaie chinoise qui rivalise désormais avec toutes les monnaies reconnues internationalement, y compris le dollar américain ; les monnaies «secondaires ou tributaires» dont la valeur demeure dépendante des monnaies dominantes ; les monnaies «dérivées» dont la valeur fiduciaire ne se maintient qu’en fonction de la protection que leur offrent les États Souverains les plus puissants …

          La preuve n’est plus à faire sur l’ensemble des impacts destructeurs et régressifs (sur les populations, les États, les économies) que le jeu mondialisé des monnaies peutavoir sur tous ces États de faible puissance ayant dû subir, depuis des décennies déjà, les effets dévastateurs des monnaies fortes et du système financier international : détérioration des termes de l’échange, dévalorisation brutale de la monnaie locale et nationale, impossibilité de rembourser des prêts consenties devant être remboursés en dollars ou en euros, fuite des capitaux nationaux vers les paradis fiscaux ou les institutions bancaires occidentales, etc. Le cas des pays de l’Afrique de l’ouest versus la France, des pays d’Amérique Latine face aux États-Unis, de certains pays asiatiques face à la Chine, des anciennes républiques soviétiques face à la Russie … on pourrait multiplier les exemples, sans compter le poids des organisations institués qui comme l’OPEP exige que son pétrole soit «libellé» en dollars américains.

          On nous dira que la création d’une Banque et d’une Monnaie à vocation universelle et qui servirait «réellement» à la réalisation de projets équitables profitant essentiellement aux populations locales et aux travailleurs impliqués dans la production … on nous dira que la création d’une telle Banque et d’une telle Monnaie est impossible puisque les Banques et les Monnaies actuelles doivent nécessairement s’appuyer sur un État Souverain très puissant (un groupe d’États) afin de protéger, de certifier et de valider sur une vaste échelle la valeur acceptée et négociée/négociable du titre monétaire assigné. Cela a été vrai jusqu’à maintenant mais il est temps pour l’humanité de passer à un autre régime monétaire international – graduellement il va sans dire.

          La nouvelle Banque et la nouvelle Monnaie Universelle Équitable pourrait d’abord recevoir – comme pour les fonds verts au départ – des mises de fonds de départ provenant de certains pays intéressés par l’aventure. Ces artefacts universels inédits pourraient par la suite, en s’appuyant sur les pouvoirs discrétionnaires de l’ONU (pouvoirs limités mais réels), investir dans des projets pilotes exemplaires de la nouvelle économie de demain – dans des pays et dans des zones économiques sélectionnées : dans des pays où les gouvernements, les opérateurs et les forces économiques seraient davantage disposées à élargir cette brèche onto-économique dans le système international des monnaies (de leur reconnaissance) et de leur transmutation locale en biens et services réels. Des institutions nouvelles qui n’existent pas et que l’humanité doit bâtir mais qui sont nécessaires pour qui comprend jusqu’à quel point la structure actuelle du système monétaire international, inégale et déséquilibrée, peut générer de violence à tous les niveaux de la société : iniquités, travail inadéquatement rémunéré, transfert délétère de la richesse nationale, détournement de profits, canalisation désavantageuse des énergies productives, etc. Une autre façon, parmi d’autres initiatives potentielles, de participer à la réalisation de l’Être Intégral du Diplomatique.




Dissoudre le principe de l’État : faire renaître diverses formes        de relations onto-fusionnelles

          L’État souverain séculier maintient toutes les consciences enchâssées à une distance métaphysique intermédiaire – ou encore empêche que ne se déclenche quelque processus que ce soit de fusion ontogénétique entre les consciences dominées. Or comme le disait Hegel, il faudrait pouvoir renouer aussi bien avec le «particulier» qu’avec «l’universel». Au lieu d’une structure étatique froide et abstraite qui nous assigne à un corridor métapsychique précis, il faudrait pouvoir renouer (avec la dissolution du principe de l’État) avec d’un côté les modes de sociabilité chaude, les liens sociaux organiques, les gouvernes politiques de proximité, les appartenances locales denses, les ancrages culturels domestiques, les modèles d’identification et d’imitation de faible territorialité mais de forte amplitude … et de l’autre côté les formes d’humanité (collectivement) les plus hautes : la valeur hiératique des Chartes universelles, la valeur spirituelle salutaire des guides et des figures transcendantales, la valeur immatérielle et éternelle des formes supérieures d’humanisme, la valeur inaliénable des droits universels (dignité, sécurité, etc.).

          L’État souverain séculier et ses dispositifs institutionnels spécialisés nous interdit aussi bien la ré-immersion dans des montages «surnaturels» d’ordre religieux (quelque soit la nature du «religieux» impliqué) que la ré-immersion dans des formes «exocentrées» de liens sociaux organiques avec les consciences environnantes (modélisation transcendantale, imitation générative, co- appartenance des êtres, fusion primitive, etc.). De surcroît, l’état général de la culture profane mondialisée dans laquelle nous évoluons désormais est en train de faire imploser sérieusement les liens filiaux et familiaux qui servaient de rempart, dans nos sociétés soi-disant avancées, entre l’individu atomisé et le Pouvoir Central Souverain. Or comme pour l’érosion des forêts devenues incapables de capter le CO2 et de favoriser le développement harmonieux des écosystèmes, nos sociétés gouvernés par des États froids et abstraits sont devenues incapables de capter et d’endiguer la violence qui circule désormais librement au cœur des sociétés : ce qui commande le déploiement de dispositifs de contrôle et de répression encore plus puissants et sophistiqués qu’avant pour maîtriser la violence sauvage et aveugle qui hante nos sociétés. Si nous ne voulons pas être obligés d’éradiquer le Mal par le Mal, il va falloir et ce, rapidement, infléchir sérieusement la marche de la Grande Civilisation Prométhéenne que les humains forment aujourd’hui. 

          La reconstitution de toutes les formes de liens ontologiques forts ou encore la renaissance des divers types de liens organiques et fusionnels entre personnes, entités, groupes … représentent à coup sûr des remparts aussi bien contre la violence intraspécifique (violence à l’intérieur des États) que contre la violence qui circule entre les différents États impliqués : tant de liens «chauds et vivants» que le jeu agressif des États est venu détruire ou endommagé sérieusement (liens régionaux, liens géographiques, liens ethnologiques, liens historiques, liens ancestraux, liens religieux, liens spirituels, etc.). Il existe encore de ces liens organiques chauds entre des ensembles et des groupes qui chevauchent plusieurs frontières étatiques, mais malheureusement ces liens privilégiés ont été instrumentalisés par des États puissants qui dénaturent ces liens au profit de leurs ambitions conquérantes (pensons aux liens entre diverses communautés chiites détournés et canalisés par l’État Iranien par exemple). Il faudrait refonder ces liens mais dans l’objectif de les faire servir au bien commun de l’humanité – et parachever ainsi la réalisation de l’Être Intégral du Diplomatique.

 

          Nous ne prétendons nullement avoir épuisé le sujet : les hommes devront sous peu passer (individuellement et collectivement) à un stade supérieur d’humanité s’ils veulent espérer vivre non seulement sur une planète physiquement habitable mais également dans des systèmes sociaux et politiques toujours invitants, viables, humains et socialement acceptables. Le défi est plus qu’urgent car l’on voit déjà apparaître les signes à la fois d’une dégradation irréversible de la qualité de nos habitacles naturels mais également d’une dégradation de plus en plus irréversible de la qualité et de la viabilité de nos construits collectifs, de nos dispositifs d’organisation partagés, de nos relations interpersonnelles, de nos espaces/temps de quiétude et de bonheur (pourrissement du climat social, rupture des équilibres sociaux, accroissement des inégalités sociales, dissolution des appartenances et des points de repère, déferlement aveugle des masses critiques de violence endémique, crise collective permanente, perte des libertés par dégradation du climat social, par omnipuissance des technologies de contrôle, etc.). Un saut qualitatif significatif dans l’Achèvement et la Réalisation de l’Être Global et Intégral du Diplomatique, à n’en pas douter, pourrait atténuer la rigueur des catastrophes qui attendent notre monde si aucune transformation structurale (onto-structurale) majeure ne vienne modérer les ardeurs prédatrices de la créature.




Autres articles

Prochainement en 2024

Australopithèque vs l'Économie Matérielle

Soyez informé des nouveautés par courriel ou des livres et publications à venir.